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 Bredouilles [P.V Luukas]

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Noam V. Pillsbury

Noam V. Pillsbury
Messages : 13
Date d'inscription : 01/02/2012
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MessageSujet: Bredouilles [P.V Luukas]   Bredouilles [P.V Luukas] Empty07.02.12 21:28


Noam planait. Comme sur un petit rose...enfin noir, parce que Noam n'aime pas le rose, c'est la couleur des barbes-à-papa, toutes poisseuses et collantes. S'il n'avait pas un minimum de self-contrôle, de savoir-vivre dirons-nous dans son cas, il se serait déshabillé et allongé dans l'herbe encore humide de la rosée du matin. Il pourrait toucher le nuage ainsi, peut-être même le prendre et s'en faire un oreiller, pourquoi pas ? Il ferma les yeux. Quel supplice de ne pouvoir s'endormir, de faire corps avec ce jardin d'Eden coloré, de monter jusqu'au septième ciel jusqu'à ce que les effets retombent, que son âme soit délivrée de l'emprise spirituelle démoniaque. Suppôt de Satan ! Noam se mit à rire, seul, déluré qu'il était, transi de froid, aussi. Il aimait à s'insulter lui-même quand il se faisait un petit plaisir après l'entraînement. En général plutôt satisfait de ses propres performances, il apparût que l'effet du joint lui permettait de tempérer son égoïsme, il en profitait donc pour expier ces pêchés. Car se mentir à soi-même n'est pas réellement judicieux lorsque l'on sait qu'on peut faire largement mieux. Pour l'instant, il faisait de son mieux surtout pour rester debout, espérant ne pas agripper par mégarde une branche de houx ou s'entailler le doigt sur une écharpe. Ce qui est étonnant, c'est que quand il est beurré, Noam garde un instinct de survie ; surtout lorsqu'il peut rentrer en contact avec le sang, ce qui l'effraye au plus haut point, notre jeune homme.


Noam appuya sur son front avec sa main, croyant naïvement qu'il pourrait ainsi chasser ces mots de tête. Il frappait, frappait, frappait...tapotait, tapotait, massait... voyant que cela ne servirait à rien. Le visage bouffit, les yeux rougis, le teint encore plus par qu'à l'ordinaire, si c'était possible. En somme, le parfait vampire de cinéma quoi. Avec la soif de sang en moins. Cela dit Edward ne sortirait jamais sans laque, alors que Noam ressemblait davantage à Dracula tellement ses cheveux étaient hirsutes et ses incisives semblaient impressionnantes tant il s'évertuait à étaler un large sourire de dément sur son visage. Rien à voir avec le gars super sérieux, l'air froid, que tu croises dans les couloirs du pensionnat après le petit-déjeuner, déjà entrain de bouquiner. Sauf qu'il ne porte pas de lunettes. Mais là, les examens n'étaient plus exactement sa priorité. Il tenait à profiter un maximum de sa léthargie, quitte à ruiner sa réputation d'Intouchable. C'est vrai...'pas que le boulot dans la vie, c'pas parce que Jill a raté sa vie que je ferais pareil, il se disait. Jill, le souvenir de sa soeur débauchée lui apparût avec amertume. Elle était morte d'une overdose, la pauvre... Maintenant, No' est en colère, à cause d'elle, il ne pouvait pas vivre. Un petit écart de temps en temps ne tuait personne, si ?

- J'suis pas encore mort, moi...huhuhu, il est beau le petit zoziau là....

Plus qu'un constat, il étalait sa vie. En général il garde au fond de lui les mauvaises choses pour alimenter sa tristesse et son désarroi. Il se construit ainsi, il tend une carapace solide, imperturbable qu'on ne peut transpercer qu'en découvrant Noam Le Vrai, l'Antique, caché sous d'épaisses couvertures de faux-semblants et de crétinerie congénitale. La vie parfois est une vraie plaie dans laquelle on s'amuse à remuer le couteau. Ma fois, Noam est un spécialiste.

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Luukas Roopertti

Luukas Roopertti
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MessageSujet: Re: Bredouilles [P.V Luukas]   Bredouilles [P.V Luukas] Empty07.02.12 23:32

Tenue:
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« Dis. Est-ce que tu meurs ? »

Je suis arrivé là, je ne sais pas. Ou plutôt, je ne sais plus... Par quel concours de circonstances. Ma venue au pensionnat, elle, était pourtant très claire. « Je n'ai pas assez de temps pour toi », avait dit mon père, d'une manière très détachée, sans même prendre la peine de lever les yeux vers moi. Puis, il avait ajouté, en balayant l'air d'un geste de la main, me faisant signe de déguerpir « Et ta mère n'étant pas là, je ne sais guère quoi faire de toi. Mais ce pensionnat doit être très bien. J'en suis sûr ».
Non, il ne l'était pas. La seule chose dont-il pouvait être certain, c'était que, désormais, il allait pouvoir être tranquille et profiter de la fortune de ma mère comme bon lui semblait. Cette personne, si naïve, si dispersée, si changeante. Elle était tombée dans le piège. Un mari véreux. Elle n'avait pu trouver mieux, malgré sa beauté splendide (dont j'avais hérité) et son magnifique savoir-faire. Une actrice. Une grande dame qui se jouait des autres et qui s'était faite prendre au jeu d'un sot, un scélérat. Mais, je l'aimais quand même. Oui. Je les aimaient tous deux justement, parce qu'ils avaient réussi à me créer, moi, la perfection.

Et maintenant j'étais là, dans ce fameux pensionnat. Eicca. C'était son nom. Plus chic, je n'aurais pas pu trouver. Certes au moins, je me retrouvais dans un établissement dont la qualité de vie égalait celle dont j'avais besoin et elle était haute, exigeante. A quelques détails prêt... Si les environnements étaient superbes, si chaque pièce, chaque couloir, chaque décoration étaient parfaites, luxueuses à souhait. Personne. Oui, personne, pas même moi, ne pouvait contrôler les gens qui allaient et venaient en ces lieux. Si certains avaient un minimum de prestance et d'intégrité, je regrettais que la plupart soient bien en dessous de mes critères. J'avais l'impression d'être le Prince tombé dans le marais des crapauds. Un beau marais, que ces créatures osaient enlaidir. Mais tout ceci, tout cela, n'était qu'un vil détail.
Une personne peut être bête. Une personne peut même être malpropre. Ce n'est pas une raison suffisante pour échapper à ma curiosité. J'étais trop ouvert. Ou plutôt, j'avais ce constant besoin de m'occuper. Et comment ? En paradant, d'une part. En me moquant, d'une autre. Puis en couchant, enfin. Mais ça, c'était avant. Croyez-le ou non... Depuis que mes pieds avaient foulé cette « école », pas la moindre prise. Attention, n'allez pas vous imaginer que j'avais perdu de mon charme. Non, ce dernier est et restera intacte. Seulement, je n'avais pas pris la peine de faire mes caprices. Personne d'assez intéressant. Pas un seul être assez convainquant pour gagner le droit et l'honneur de me toucher et, réciproquement, le privilège de pouvoir profiter de mes doigts et de ma peau contre la sienne. Peut-être cela allait-il changer ?

Cette question n'était pas anodine. Elle s'infiltrait dans ma tête, résonnait et me faisait m'émoustiller, ainsi qu'espérer. Alors que j'étais là, debout, à répéter :


« Alors. Es-tu en train de mourir ? »

De la curiosité, plus que de l'inquiétude. Il peut mourir, s'il le veut. Je ne le connais pas, je me fiche bien de lui. Pourtant je suis là et je l'observe, l'examine même, le jauge, le juge. Il a un sale teint. On aurait dit un fantôme. Ses yeux sont cernés d'un rouge inquiétant, avec un peu d'application, ils pourraient sortir de leurs orbites. Qu'est-ce qui a bien pu le mettre dans un tel état ? Je n'en sais rien. J'aimerais savoir. Mais je ne demanderais pas, pas encore. Pour l'instant, je me contente d'admirer. Parce que oui : dans sa folie et dans sa transe, dans cet état maladif et ce style vulgaire et impropre, je lui trouve du charme. Il est beau, certainement. Bien assez à mon goût en tout cas. Ce n'est pas la démence dans ses yeux, mais le noir de jais de sa chevelure hirsute. Ce n'est pas non plus la négligence de sa tenue, mais bien la grandeur et la consistance, ou plutôt la robustesse de son corps, que je devine, si différente de la mienne, qui m'attire tant et me donne envie.
Je croise les bras, un sourire étire mes lèvres. Il ne se trouve pas encore sur le point de mourir. C'est ce qu'il a dit.


« Tu es sûr ? Parce que tu ressembles déjà beaucoup à l'idée que je me fais d'un mort. »

C'est ce que je réponds, hypocritement soucieux. Lui n'a pas l'air pressé de se relever. Il ne se rend compte de rien, apparemment. Sérieusement, me capte-t-il ? M'entend-il ou me voit-il ? Je me demande. Je regarde alors autour de moi. Le jardin n'est pas vide, bien loin de là. Il y a des pensionnaires, qui passent encore et toujours, malgré le froid. Un froid dont je suis habitué, j'ai grandis en Finlande, ça me passe bien au-dessus. Et mes vêtements sont d'une assez bonne qualité pour que je ne me soucis guère de tout cela.
Je remarque alors qu'on nous regarde. Enfin non, pas moi, lui surtout. On est surprit, on rigole, on s’exaspère puis on passe son chemin. On semble savoir ce qu'il arrive à ce fou, à terre. Moi, je ne devine toujours pas et cela me frustre, m'énerve. Je fronce légèrement les sourcils. Ah, on me regarde aussi. De l'étonnement, de l'inquiétude. Des rires, de nouveau. Peu importe. Ça ne me touche pas. J'ai d'autres préoccupations en tête.
Je m'assois à côté de ce garçon et m'allonge finalement à ses côtés. Sur le ventre, je m'étale doucement en prenant garde de ne pas tâcher ma tenue suite à un faux mouvement. Mais je n'en fais jamais. Trop consciencieux, trop adroit aussi. Je pose mes coudes dans l'herbe et me rend bientôt compte qu'elle est humide. Alors si, je serais tâché. Il a intérêt, ce bougre, a être assez intéressant pour j’osasse me trainer de la sorte. Il avait intérêt à me céder, tout simplement. Oui. Il avait tout intérêt à me donner envie de retirer ces vêtements désormais souillés.


« Tu le sais. Hein. Tu t'en rends compte ? Que tu es pitoyable. On te regarde. »

Il doit le savoir. Il doit s'en foutre. Je le sais aussi. Mais je reste là, à côté de lui. Ce n'est pas de la bêtise, pour sûr. Ce n'est que du désir. Une nouvelle fantaisie. Je me redresse légèrement sur mes coudes et m'approche. Bientôt, mon visage se retrouve au-dessus du sien, mes cheveux blonds tombant alors sur son épaule, qui n'a rien demandée, elle. Je regarde sa main posée sur son front, l'attrape avec délicatesse tout en la tenant, paradoxalement, comme si elle fut toxique. Je la repousse alors et observe un peu mieux ce visage. Je le détaille. Mais je ne me contente pas de faire jouer mes yeux. Mes doigts s'amusent à faire les contours de cette expression particulière. Ils tapotent doucement son front, d'abord, puis descendent sous ses yeux rougis pour en faire le contour, dans un effleurement, avant de continuer leur route vers le menton qu'ils attrapent. Je me penche un peu plus, souris d'avantage encore puis avoue :

« Je te regarde aussi. Je te trouves également pitoyable. Mais... »

Je laisse quelques instants cette phrase en suspend. La suite pourtant, me vient naturellement. « J'ai envie de toi », aurais-du ajouter. Mais je me retiens, difficilement. Je lâche ce menton et pars faire glisser mes doigts dans la tignasse ténébreuse de ce drôle, la caressant avec une certaine lassitude et également une espèce d'application. Je reste muet, entrevois parfois les regards qui continuent à nous atteindre. Ils doivent en penser, des choses. Je n'en pense pas moins, pour ma part. Mais continue à ne rien dire. Car ce serait peut-être inutile. Il était dans cet état anormal et déplorable. Je ne veux pas me fatiguer pour rien.


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Bredouilles [P.V Luukas]

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